La fédéplume avait annoncé qu’elle dévoilerait au cours du salon ULM de Blois ses propositions en matière d’évolution des masses des ULM. Alors bon, déjà, pour commencer : « propositions ». En fait de proposition, que la fédéplume fait genre comme si c’est elle qui « propose » et la DGAC qui agréé, la réalité est que la DGAC dit à la fédé, comme le vendeur de chez Tydar, « vous avez le choix à condition que ce soit rouge et sur cette base, exprimez votre choix, s’il vous plaît, merci, vous faut un paquet cadeau, livraison, installation ? Bravo, très bon choix, j’ai le même à la maison… »
Mais la fédéplume fut impatiente d’attendre Blois, comme nombre d’entre ceux qui, et du coup, s’impatienta et publia son scoop.
Et donc bon. Le Gédéon, depuis des années qu’il s’exprime sans être contredit sauf par ceux qui invectivent sans argument, réaffirme que l’ensemble de l’aviation de loisirs devrait être recadrée afin de coller à l’actuelle réglementation ULM, que si t’as raté un épisode, préviens ton entourage que tu te lances dans la lecture de l’intégrale et que t’en as pour quelques heures…
Bon, voyons donc ces propositions, que la fédé les publie sur son site et que si t’en as pas encore entendu parler, tu dois habiter dans une grotte ou être encore plus misanthrope que Biyanvrac, ce qui mériterait d’être ausculté.
Pour commencer, seuls les actuels tricheurs et menteurs sont concernés. Ou, pour le moins, ceux dont les classes sont les plus concernées, soit dit sans amalgame. Ainsi donc, les pendulaires et paramoteurs ne sont pas touchés par ces changements réglementaires. Pour iceux et icelles, rien ne change. Pas besoin, vu qu’ils n’ont jamais été hors la loi. C’est donc que la loi actuelle leur convient parfaitement.
Mais pour les autres, les masses max augmentent. Les masses à vide également, mais à peine et la vitesse de décrochage ne varie pas. On ne rit pas. Non, on ne rit pas, siouplé. Ah ben pourtant, je vois un rire nerveux secouer le cerveau de ceux qui en ont encore un peu de disponible, là, au premier rang…
On a tous plus ou moins survolé le bouquin théorique pour passer l’examen et on s’est tous empressés d’oublier ce qu’on y a appris, comme nous l’a recommandé notre instructeur, bien instruit et cultivé de son ULMitude. Enfin bon, pas tout, quand-même. Les calculs de dérive au poil de degré près en tenant compte de l’âge du capitaine ou la lecture des TAF improbables, on a oublié et on s’en porte très bien, merci. Mais la mécavol, on a tout de même gardé quelques bases, que là, ce n’est pas le l’idéologie ENACienne, mais de la physique et qu’un avion, c’est la physique qui le fait voler. Et alors bon, on a tous plus ou moins gardé à l’esprit que la vitesse du décrochage, à incidence donnée, varie en fonction, notamment, du poids de l’ULM au moment du. Que si tu ajoutes un kilo, tu augmentes la vitesse de décrochage, à incidence donnée. Et ce n’est toujours pas de l’opinion, que le Gédéon, comme depuis des années, son opinion il se la garde et s’en tient au factuel (au présent), ce qui de fait élimine tout débat et merci.
Et donc bon, si t’as bien compris que quand tu ajoutes un kilo, ta vitesse de décrochage, à incidence donnée, augmente, comment qu’elle fait, ta vitesse de décrochage, quand tu ajoutes 50 kilos ? Elle augmente, bien vu ! Et carrément, même que !
Ben, pour la DGAC, si tu veux respecter les nouvelles règles, tu pourras ajouter 50 kilos (et quelques), à condition que ta vitesse de décrochage, que ton fabricant a consciencieusement déclarée aux 65 km/h réglementaires (ou 63 pour ne pas avoir l’air trop suspect) ne varie pas ! En réalité et pour beaucoup, tu vas juste retirer 50 kilos de ta surcharge actuelle, mais là le Gédéon fait du mauvais esprit…
D’où le titre de la rubrique, pour les ceux qui ne suivent toujours pas : rien ne change ! Que si tu peux pas augmenter ta vitesse de décrochage, tu pourras pas augmenter ta masse au décollage !
Enfin, « rien ne change ». Si, y’aura tout de même un poil de nouveau, que le Gédéon sait très bien, lui qui démontre depuis des années qu’il a bien souvent raison avant les faits : la pesée ! Que la DGAC n’a jamais lâché un steak sans te prendre un petit morceau de doigt en échange. Jamais. Et donc, la pesée, va falloir cesser de croire qu’elle continuera d’être déclarative et là, y’en a qui vont trembler des genoux, qu’à force de se focaliser sur la masse max, ils ont un peu carrément oublié la masse à vide… or, même à bientôt 320 kilos à vide avec parachute, nombre de ceux qui ont déjà pris la peine de poser leur machin sur des balances savent qu’il y a bien lieu de trembler des genoux…
A part ça, tout ceci va dans le sens de la volonté assumée de l’AESA, donc de la DGAC, qui n’en est qu’une chambre d’enregistrement : qu’à terme, et à court terme, les ULM, en Europe, ne soient plus constitués que de paramoteurs et pendulaires, que ça aussi Biyanvrac te l’a déjà raconté. En bref, ceux qui, jusqu’ici, ont toujours respecté le « contrat de confiance » initial !