Bon alors, l’ULM, c’est une aviation de beaufs et d’ignares. C’est comme ça qu’ils disent, certains vrais aviateurs, qui volent assistés dans leurs trucs certifiés. C’est ainsi depuis les débuts de l’ULM et ça ne changera jamais, où que l’on soit dans le monde. L’ULM, lui, n’est pas en reste, qui s’oppose avec entrain à cette aviation qu’il prétend remplacer.
Et alors bon le rôle d’une fédé, n’est-il ? est bien de s’adapter au réel et adapter sa propre communication à la réalité. On peut aussi envisager, que dit le Gédéon, qu’une fédé tente de changer l’image de son activité, mais le réel rattrape toujours la fiction et ce genre d’imposture ne fonctionne pas longtemps. La fédéplume a bien essayé, avant, du temps d’un président qui faisait son boulot.
Mais à présent, nous ne pouvons que nous réjouir – en tous cas, le Biyanvrac, lui, se réjouit que – que donc, cette fédéplume nous offre une communication en rapport exact avec la réalité du monde ULM : un peu beaufs et passablement ignares.
Et alors bon, voilà les vidéos. Sur Youtube, même, alors que jusque-là les quelques vidéos produites par la fédéplume étaient réservées à un petit cercle d’initiés. Bravo, que dit-il, le Gédéon, nous voici enfin propulsés dans l’aire du numérique, de la communication directe, de la surinformation, bref, de ce monde que les moins de 20 ans ne peuvent que connaître.
Oui, le parachute, donc. On nous explique comment ça marche, dans quels cas il faut le déclencher… enfin, « dans quels cas »… « dans quel cas », plutôt : en cas de percutage d’un piaf. Le Gédéon a eu beau chercher dans ses statistiques, les officielles, les siennes, les celles de ceux qui en tiennent des sérieuses, il n’a pas trouvé un seul cas où le parachute ait du être déclenché suite à la rencontre avec nos amis les petits zoiseaux. Mais admettons, par exemple, qu’un ULM soit suffisamment fragile pour qu’un piaf que l’on trouve sous nos latitudes, puisse rendre un ULM totalement incontrôlable. Communication réaliste, qui colle parfaitement à l’image de l’ULM : un avion en chiffon tout fragile qui ne demande qu’à se disloquer en vol !
Bon, mise en scène un peu kitsch de la suite « au secours, j’ai plus de commandes, Marseille MAYDAY, parachute, tout ça ». On ne nous dit rien de ce qu’il faut faire une fois posé ni même avant, mais passons, la manip se termine quand t’es sous ton pébroc.
Voilà, pour le côté « ULM fragile », c’est fait et pour le coté beauf, la mise en scène est parfaite !
Mais alors, pour le côté ignare, on envoie du gros ! C’est dit à plusieurs reprises et même rappelé par écrit dans la vidéo susmentionnée et ci-dessous lientée : attention, mesdames et messieurs, accrochez-vous, que vous allez voir que les marchands de parachutes, avides d’argent qu’ils sont et peu soucieux de votre sécurité, se sont bien foutus de ta gueule !
Selon notre fédé et le responsable de la commission enseignement, donc pas le premier péquin venu, non, le celui qui dit aux instructeurs comment ils doivent bosser, le parachute ne fonctionne qu’à partir d’un ALTITUDE de 150 m, soit environ 500 pieds ! S’il fallait donner des gages à ceux qui voudraient nous faire passer pour des ignares, c’est plus que gagné, sur ce coup-là et le Gédéon s’incline Non, vraiment, un coup de Maître !
Du coup, bien content qu’il est, le Gédéon ! Son parachute arrive à péremption et il envisageait de le faire reconditionner. Mais il va tout simplement le retirer de son ULM, vu que son terrain au lui, celui duquel il s’envole pour aller faire le tour du clocher, se trouve à une altitude de 467 m. Donc, bien trop haut pour que le parachute puisse fonctionner. Lequel parachute ne sera donc opérationnel, d’après notre estimable fédéplume, que pour le survol maritime ! Ou alors, aux Pays-Bas, tiens.
Accessoirement, les fabricants de parachute, qui eux, doivent à peu près savoir de quoi qu’ils causent, garantissent un bon fonctionnement du machin à partir d’une HAUTEUR de 100 m. Hauteur, donc, par rapport au sol au-dessus duquel on se trouve, ce qui n’a rien voir avec le niveau de la mer, dont la référence indique bien l’altitude, comme le savent ceux qui ont ouvert un bouquin aéro au moins une foi dans leur vie…