Le blog du Gédéon vient de fêter ses dix ans. Donc, le Gédéon approche des 20. Voilà.
Sinon, le Gédéon se remet en vol, comme tu vois, après quelques mois d’un silence bien utile, puisque observateur et méditant. Il suffira d’un « s » en place d’un « t » aux aigris pour qualifier ce retour, mais ça, le Gédéon t’a déjà dit qu’il l’assume depuis toujours. Et pour encore longtemps.
Et alors, comment qu’il fait, Biyanvrac, pour se « remettre en vol » ? Il fait comme un grand, vu que dans son esprit étriqué à lui, être ULMiste, c’est être « autoresponsable », comme ils disent, que lui, le Gédéon, explique depuis toujours que ça veut dire anarchiste. Non pas au sens, dévoyé, du qui se laisse pousser une crête et casse tout, non, ça c’est l’anarchiste manipulé par le Vatican, le KGB et Mc Donald’s. Non, l’anarchiste, le vrai, comme le Grand Georges ! Celui qui a compris qu’une humanité mature n’a plus besoin qu’on la lui tienne et saura pisser droit et bien contre le mur destiné à sans qu’on le punisse s’il tombe trois gouttes sur les chaussures du voisin, voire même sur les siennes !
Le mature, donc, on lui a dit, comme ça : « tu veux pas d’une aviation chapeautée par une administration qui, par nature, ne sait pas de quoi elle parle mais t’explique comment tu dois rien faire par toi-même. Ce faisant, tu nous délestes d’une grosse charge de travail et merci (enfin, non, merci, z’ont pas dit, que sinon et sans quoi ils se démasquaient). Eh ben soit, mais démerderas tu te (oui, le Gédéon se met au Larousse, genre « Gaulle : avenue du Général Charles de… »). Tu décideras par toi-même, tout seul comme un grand de la volabilité de ta machine, de la météo, de ton état de santé, de ton niveau de pilotage. » Pensant ainsi, cette administration, que ça n’allait pas durer bien longtemps cette affaire-là. En quoi elle ne se trompait pas, Biyanvrac t’a déjà dit.
Tant et si bien que voici l’opération « remise en vol » de la fédéplume. Le principe c’est qu’après avoir passé l’hiver à relire, bien au chaud, les deux pieds dans tes charentaises (ou quoi que ce soit d’autre de bien chaud), à relire, par exemple, les chroniques du Gédéon, voire ULM Info si vraiment ta vie c’est de la merde, donc en gros à rien foutre, te voilà, dès les premiers rayons de soleil qui dardent de leurs blancs rayons Dame nature qui s’éveille en fleurs d’orangers, roses, chardons et autres délicieusetés, pris d’une soudaine, irrépressible et pourtant prévisible envie de revoler. Bon déjà, le Gédéon, il comprend pas bien que t’as pas volé de tout l’hiver, mais bon, admettons. L’hiver, il fait certes froid (que de banalités, ce matin !), mais justement, du coup, ça vole mieux. Peu de turbulences, tu sais celles que t’aimes pas et que c’est pour ça que tu t’es mis au gyro, un ciel limpide, une bonne visi quand y’en a, une consommation moindre, que du plaisir. Mais bon, des t’ont dit qu’il ne faut pas voler l’hiver, tu t’exécutes et c’est bien, faut écouter les ceux qui te disent quoi faire, vu que t’es pas encore tout à fait un grand. Donc, remise en vol.
Bon, le Gédéon, il se remet en vol. Quoi qu’il fait ? Il relit tranquillement ses chroniques précédentes pour se remettre dans le ton, il se fait un petit programme des sujets à aborder, il se met un peu au vert pour méditer et il mange une pomme après avoir vérifié qu’elle retombe bien quand il la jette en l’air, vu qu’on dit que tout fout le camp. C’est solo, c’est gratuit. Il relit aussi, avec une attention plus grande encore, les commentaires de ses quelques lecteurs, qu’on a su lui apprendre qu’il est primordial d’écouter les avis des truies, surtout si c’est pour n’en tenir aucun compte.
Et alors, Biyanvrac, il pense, lui, que le celui qui n’a pas volé de l’hiver parce-qu’on lui a dit de pas, devrait, lui aussi, s’autodémerder. A commencer par sa machine : en faire un grand tour complet, remettre en état ce qui en a besoin (t’as vu la gueule de ta poire après un hiver négatif ?), nettoyer, dépoussiérer, relire le manuel d’entretien (si, toi aussi t’en as un !) et s’y conformer. Puis, s’il ne sent pas le premier vol, quelle que soit son expérience, aller voir un instructeur, (enfin, surtout un qui n’a pas, lui aussi, passé son hiver la bouillotte sur la tête), et lui demander un petit programme de remise en forme.
« Ben alors quoi, c’est bien ce que propose la fédé, ou pas ? », que tu te demandes, toi au fond qui n’as pas tout suivi. Bah non. La fédé devrait, éventuellement rappeler à ceux qui l’oublient que l’autoresponsabilité, c’est ça aussi. Ce qu’elle fait, en quelque sorte. Sauf que et c’est là que Biyanvrac est bien triste, sauf que… il faut une carotte. Et quelle carotte ! 40 €… si, la fédé te file 40 € si tu vas faire ton petit vol de « remise en vol »…
Quand une société punit celui qui fait pas bien, qui n’a pas compris de lui-même que les règles sont faites pour être respectées sans même qu’on ait besoin de les énoncer, ça s’appelle une société immature (du moins, comportant des). Mais quand une société doit récompenser, qui plus est de façon tout à fait ridicule, celui qui fait bien, c’est de l’infantilisation.
A suivre…